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Les femmes à la conquête du ciel : Marie Marvingt (1875-1963)

Marie Marvingt est née le 20 février 1875 à Aurillac dans le Cantal. Seule fille dans sa fratrie, son père l’élève comme un garçon après la mort de ses frères et encourage sa pratique sportive. Elle entame une carrière de cycliste. En 1899, elle fait partie des premières femmes titulaires du permis de conduire et participe à plusieurs courses dans le Sahara.

Marie Marvingt, aviatrice, 1910, Agence Meurisse, Gallica/BnF

Marie Marvingt est une femme indépendante, libre, qui s’affranchit des conventions de l’époque pour échapper à sa condition de femme. Elle refuse de se marier, de devenir mère et consacre d’abord sa vie à sa carrière de sportive. Malgré l’interdiction du port du pantalon pour les femmes, elle adopte le port de la jupe-culotte pour ses compétitions. Elle outrepasse les interdictions pour participer au Tour de France cycliste en 1908. Elle parvient à terminer la compétition et devient la première femme à avoir officieusement participé au Tour de France.

Surnommée « la fiancée du danger », véritable touche à tout, elle pratique une longue liste de sports notamment le jiu-jitsu, le tennis, le golf, le billard, le hockey, le base-ball, le saut, l’escrime, le tir sportif ou encore la natation. En 1906, elle est la première Française à faire la traversée de Paris à la nage de 12 km. Entre 1908 et 1910, elle remporte plus d’une vingtaine de médailles d’or à Chamonix dans diverse disciplines sportives.

Marie Marvingt, portrait de la skieuse, Chamonix, 1913, Agence Rol, Gallica/BnF

Elle n’en oublie pas pour autant son éducation littéraire et obtient une licence de lettres. Elle étudie la médecine, le droit et apprend à parler cinq langues dont l’espéranto. Dans son temps libre, elle publie des poèmes sous le pseudonyme de Myriel. Elle est l’une des premières femmes à faire de la spéléologie.

Elle est la troisième femme à obtenir son brevet de pilote à l’école de pilotage de Mourmelon-le-Grand, sous les instructions d’Hubert Latham en 1910, et est la seule femme au monde à détenir quatre brevets : avion, ballon, hydravion et hélicoptère. Elle traverse la Manche en 1909 et un an plus tard, elle réalise le premier record de la coupe Femina. En 1910, elle réalise un prototype d’avion-ambulance.

Le pilote et pionnier Hubert Latham enseigne le pilotage à Marie Marvingt, sur monoplan Antoinette, à l’école de pilotage, au camp de Châlons, le 20 octobre 1910. Marie Marvingt (1875-1963), pilote pionnière, brevetée pilote de ballon “n°45 en 1910”, remporte le concours de distance de l’aéro-club de l’Est sur son ballon L’Etoile Filante en mai 1910. Elle s’intéresse à l’aviation et devient la troisième femme brevetée pilote d’avion “n°281 du 8 novembre 1910”. Elle se consacre à la création de l’aviation sanitaire durant la première guerre mondiale.
© Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / MC 127

Pendant la Première Guerre mondiale, cette femme indépendante souhaite s’engager pour son pays et participe même deux bombardement avant d’être refusée officiellement par l’armée. Cela ne l’arrête pas pour autant et elle retourne à Nancy pour devenir infirmière et correspondante de guerre. Son engagement la pousse à rejoindre le front comme poilu sous les traits d’un homme et avec un nom d’emprunt, Beaulieu, mais elle est démasquée au bout de 47 jours. Par la suite, elle utilise ses talents de skieuse sur le front italien où elle travaille à évacuer les blessés.

Après la Première Guerre mondiale, elle reste journaliste et part vivre au Maroc où elle crée le premier lieu de formation des infirmières pilotes d’avions sanitaires. Elle reçoit la médaille de la Paix pour ce travail. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle fait partie du service des pilotes d’avions sanitaires et invente même un type de suture chirurgicale visant à minimiser le risque d’infection sur le champ de bataille.

Marie Marvingt est encore aujourd’hui la femme la plus décorée de l’Histoire de France avec 34 décorations à son actif. Elle est faite Officière de la Légion d’Honneur en 1949 et obtient la Croix de Guerre 1914-1918, ainsi que de nombreuses palmes.  Elle décède le 14 décembre 1963 à Laxou en Meurthe et Moselle à l’âge de 88 ans, deux ans après sa dernière course.

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