Archives de la ville de Puteaux
expositions

Les productions de la Société Antoinette

La société des avions et moteurs Antoinette fondé à Puteaux en 1904 a une production diverse et variée jusqu’à sa fermeture en 1912. Dès 1902 Léon Levavasseur conçoit des moteurs à combustion de 4 à 8 cylindres pour des voitures et des bateaux runabout. Ce moteur V8 Antoinette est greffé sur son premier modèle de voiture à 4 cylindres en 1906 construite par Adams Manufacturing Co et présentée au salon de l’automobile la même année.

Les canots de vitesse à moteurs

Le moteur V8 Antoinette est associé au bateau planeur breveté par la société Antoinette le 9 juillet 1906 pour des compétitions, on les appelle les Racers. L’Antoinette I participe à sa première course au meeting de Juvisy en 1905 pour la coupe de Paris. Ces canots remportent des records. Ainsi au meeting d’Evian en 1905, l’Antoinette III remporte la victoire avec une vitesse de 45 km/h. M. Le Las bat officieusement le record de vitesse sur l’eau avec son hydroplane le Ricochet-Antoinette en 1907. Différentes versions du canot Antoinette ont été produites pour ces courses au cours de la décennie :

  • Racer Antoinette I (1905) : moteur V8 Antoinette coque Tellier fils et Gerard conduit par Jacque Faure, 3eme place de la Coupe de Paris au meeting de Juvisy en juin 1905.
  • Racer Antoinette II (1905) : piloté par Hubert Latham à Monaco, 2ème place, en avril 1905.
  • Racer Antoinette III (1905) : canot à deux moteurs huit cylindres Antoinette, sans manivelle, sans embrayage, marche avant et marche arrière, coque Pitre : vainqueur du tour du Lac de Garde (152 km) avec Jacques Faure le 8 septembre 1905.
  • Racer Antoinette IV (1906) : 2 moteurs V8 Antoinette avec coque Pitre, 8 mètres de long,2eme place meeting de Monaco, piloté par Hubert Latham 8 avril 1906.
  • Racer Antoinette V (1906) : 12 mètres de long, 6 moteurs V8 Antoinette groupés en tandem, 600 chevaux ; 23 mars 1906.
  • Racer Ricochet-Antoinette (1907) : record de vitesse aquatique du 8 novembre 1907 piloté par M. Le Las.

Les avions Antoinette

En 1906, le capitaine Ferdinand Ferber, pilote militaire, rejoint la société Antoinette pour développer ses idées sur l’aviation : il souhaite installer un moteur V8 sur son planeur n°8. Ainsi la société produit son premier prototype d’avion : le monoplan Gastambide-Mengin en 1908 aussi connu sous le nom d’Antoinette I. Il est propulsé par une hélice bipale métallique brevetée par l’entreprise. Il se conduit grâce à deux manettes qui permettent d’allumer le moteur pour avancer et régler la carburation. Dans le cockpit, il y a une pédale qui coupe le moteur provisoirement et un interrupteur pour l’éteindre. Ce monoplan est suivi par 6 autres versions qui ne marquent pas de grandes différences dans leur forme :

  • Antoinette I (1906)
2Fi400, AMP
  • Antoinette II (1908) : 7,90m de long, 10m d’envergure, 350 kg. Premier monoplan français à voler avec un passager le 31 août 1908.
vers 1905, Wikipedia.
  • Monoplan Ferber-Levavasseur (Antoinette III 1908) : construit en partenariat avec Leins.
Le monoplan Ferber-Levavasseur ” Antoinette 1 ” : en construction chez Lein (constructeur nautique), à Puteaux, en avril 1908. © Monde et Caméra/ Coll. musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / MC 880 
  • Antoinette IV (1908) :11,5m de long, 14,80m d’envergure,460 kg, 120km/h, ailes rigides avec ailerons.
2Fi559, AMP
  • Antoinette V (1908-1909) : 11,5m de long, 14,80m d’envergure,460 kg, 120km/h, ailes rigides avec ailerons. Différence avec le précédent modèle : aile de 50 m² et dérive plus importante.
Le capitaine Burgeat, sous l’aile du monoplan Antoinette V patin à 2 roues, à Châlons, le 18 avril 1909. © Monde et Caméra/ Coll. musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / MC 948 
  • Antoinette VI (1909) : une aile sans ailerons gauchies.
2Fi1399, AMP
  • Antoinette VII (1909) :  biplace commandé par l’Armée française.
non côté, AMP

L’aviation militaire

En 1910, les commandants Clolus et Lafont accompagné du lieutenant Clavenad créés les « tonneau Antoinette », le premier prototype de simulateurs de vol d’entrainement dédié à l’instruction du pilotage des avions de l’armée de l’air française sans quitter le sol.

En 1911, la société participe au concours militaire de l’armée de l’air française à l’aéroport de Reims-Champagne et propose à cette occasion un prototype d’avion miltaire : le monoplan blindée Antoinette ou Monobloc. Cependant, l’avion est sous-motorisé et ne décolle pas malgré un moteur V12 plus puissant que le V8 qui a fait la renommée de l’entreprise. Cet échec marque la fin de l’entreprise et pousse le constructeur dans la faillite.

Le monoplan militaire Antoinette Monobloc, en cours de préparation, au camp de Châlons, en septembre 1911. L’avion est construit par la Société des avions et moteurs Antoinette pour participer au Concours d’aéroplanes militaires, à Reims-Bétheny, en octobre 1911. Le moteur est enfermé dans un capotage métallique et les radiateurs fixés sur les côtés de l’habitacle. Le train d’atterrissage est constitué de 2 châssis carénés montés sous les ailes qui portent 3 roues sur essieu unique et une roue anti-capotage à l’avant. “La Société Antoinette vient d’établir un aéroplane de guerre, qui sera piloté par Latham. Cet appareil est remarquable parce qu’il est entièrement blindé. L’aviateur est placé dans une tourelle parfaitement protégée ; des meurtrières lui permettent de voir ce qui se passe devant lui, et le plancher, à claire-voie, ce qui se passe au-dessous de lui. L’appareil peut emmener un passager, qui est également protégé. Cet aéroplane est de grandes dimensions. L’envergure atteint presque 16 m ; la longueur est de 11,50 m et la surface portante mesure 56 m² ; une telle surface était nécessaire ; le poids de l’appareil étant, comme on le conçoit, très élevé, et atteignant 850 kg à vide.” (Revue hebdomadaire “La Revue commerciale automobile”, édition du 10 septembre 1911) Le Monobloc, l’appareil le plus lourd du concours, n’effectue qu’un court envol le 31 octobre, à cause d’un moteur de trop faible puissance. Il ne peut prendre part aux épreuves finales. Cet échec contribue à la faillite du constructeur Léon Levavasseur (1863-1922). © Monde et Caméra / Coll. musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / MC 7362 

Découvrez aussi...